Petit cheval deviendra grand

Des chevaux sauvages sur thp ? Quel idée ! Pourtant, de bouches à oreilles, il me semblais percevoir que ces rumeurs s'étaient précisées, que certain avait même fait la connaissance d'équidé sans marques de la civilisation humaine. On contait encore la présence de ces petits chevaux des steppes en des terres australes mais il ne s'agissait pas de cela. Commençais-je alors à me sentir loin de ceux qui avait eu le privilège de pouvoir rencontrer un animal sauvage jusqu'à pouvoir le toucher ou lui murmurer quelques douces paroles ? Peu être bien. Si bien qu'un beau jour je me jurais de parcourir avec ardeur la totalité des terres de thp jusqu'à déceler une âme extérieure à l'urbanisation.
Si mes souvenirs son exactes, il me semble que ma première rencontre avec un équidé sauvage se situait aux alentours de mi-janvier, par une de ces journées d'hiver ou la neige s'abat et prolifère jusqu'à recouvrir le monde d'une blancheur écarlate. Je me souviens encore de cette froide journée où, toute la matinée durant, j'avais conquit de nouvelles bases avec la jument qui portait comme propriétaire mon nom. Je ne sais pourquoi je vins ce soir là à vouloir découvrir les vastes terres qui nous entouraient tous, mais je comptais pour toujours cette journée comme la plus mémorable de mon existence.

Ce soir ci, je montais mon fier destrier incrustant son pelage rouanné avec un contraste infini vis à vis du paysage morne, sans vie. Je me souvins de la respiration effrénée de ma jument. Bien que le terrain de course avait été damé, c'était avec grand peine que l'équidé se frayait un passage entre masse et masse de blancheur obscure. Ce même matin la piste était encore verdoyante de ses gravier et de ses petites touffes jaunies. En un même jour s'écoula tant et tant de neige que cette dernière avait enseveli bien des végétaux. Il me semble que les flocons s'amassaient avec lenteur ce soir là, sur le décors. Christmas Wish avait pris un petit galop rythmique, parcourant les terres inanimées du chaos des hommes. Après, peu être, un kilomètre le sentier se coupait net, laissant les broussailles et les éventuels magnifiques équidés à leur libres destins. Je mettais pied à terre et,prévoyante, sortie des poches de mon sac à dos, un bridon et un licou que j'enfilais au pur sang. Je ficelais alors le bridon autour d'une grosse branche et promis à ma monture que je ne serais pas longue. Si j'étais un cheval sauvage, j'irais voir toute anomalies s'appropriant son droit de propriété. Ainsi je partais du principipe qu'un équidé serait certainement dans le coin à se morfondre dans le paysage pour déceler mon identité.

Je défis à ma promesse. Voilà maintenant deux bonnes heures que je scrutais le paysage, perchée sur un rocher que j'avais dépourvu de son manteaux de neige. Ce n'est qu'après cent vingt minutes que je pu constater qu'une tâche léopardée ne mettais pas familière. Je crus au destin, à ce mec qui nous regarde tous depuis son petit nuage et qui m'avais accorder le droit de voir un équidé sauvage. Laissant loin derrière moi mon poste d'observation, je me ruai sur la chose. Je fus consternée lorsque je me rendit compte que ce n'était pas un cheval mais un gros arbuste sans doute mort vu sa couleur qui jonchait le paysage, semi-couvert par les flocons. Je m'assit par terre, les bras croisés sur les genoux, la tête en avant et je fermais les yeux. Je ne su combien de temps je restais ainsi mais lorsque je releva la tête, pensant retrouvé ma monture, je distingua deux yeux noirs qui me scrutaient. Je reconnu un pelage léopardé à la manière de certain équidé de race comme les appaloosa ou les knabstrupper mais ce petit être n'était pas de ceux-ci. Je ne bougeais pas, craignant de faire fuir l'essence même de toute ma convoitise. Je ne rêvais pas, c'était bien un petit étalon falabella qui se tenait à quelques mètres de moi. Je pensais alors à tout ces gens qu'il avait pu rencontrer et je me dis que, sans doute, avait-il moins peur des hommes après en avoir rencontré quelques uns. Me contentant de m'assoir sur le tronçon d'arbre se tenant juste derrière moi, je continuais de regarder cette petite boule de poil au visage si réconfortant. Je pensais rencontrer un grand étalon vicieux et plein de hargne mais non, la preuve sous mes yeux, un petit cheval avoisinant les soixante-dix centimètres. Avec incertitude, je fouillais dans mon sac ce qui eu pour conséquence un mouvement de recul chez l'animal non-domestiqué. J'en sorti une pomme que je lui tendit. Pas de réaction. Comprenant qu'il ne viendrais pas vers moi, je fis rouler le fruit sur quelques mètres, jusqu'à ce qu'il s'enfonce dans la neige. Le petit étalon s'approcha, renifla et dégusta la pomme juteuse. Une soudaine envie de pactiser avec ce petit être me vint, j'eu envie de le toucher mais un hennissement lointain me rappela à l'ordre. Christmas Wish était seule depuis près de trois heures, attachée à une grosse branche et sans occupation digne de ce non. Pauvre de moi, dire que j'avais laissé cette tendre jument durant tout ce temps. Rapidement, je sorti une seconde pomme de mon sac et la déposa à l'endroit même ou je me tenais. Comme pour m'en remémorer, j'attachais un maigre bout de ficelle bleu à un arbuste, juste aux côtés de ce tronc d'arbre et laissa derrière moi le petit cheval. Je le saluais d'un geste de la main. Je pu percevoir les bruits de ses minuscules sabots puis le silence.
Une fois retournée au près de ma monture, j'accordais une pomme à celle-ci pour me faire pardonnée, me remit en scelle et fit le trajet inverse. Je partait avec l'espoir cuisant de revoir un jour ce petit être et de bon souvenirs à conter à ceux qui n'avait encore jamais entendu parler d'un cheval sauvage sur les landes de thp.